Au cours des dernières années, l’industrie audiovisuelle canadienne a commencé à prendre conscience de son impact environnemental. Alors que l’Europe a déjà mis en place des réglementations strictes comme la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), le Canada avance progressivement vers un cadre plus structuré pour mesurer et réduire l’empreinte carbone des productions audiovisuelles 🎬
Cet article fait le point sur les obligations actuelles et futures concernant la durabilité dans le secteur du cinéma, de la télévision, des courts-métrages, de la publicité et des productions corporate au Canada.
Table des matières
État actuel de la réglementation au Canada 🇨🇦
Contrairement à l’Europe, le Canada ne dispose pas encore d’un cadre réglementaire aussi complet que la CSRD pour les entreprises audiovisuelles. Pour autant, plusieurs initiatives concrètes émergent progressivement à l’échelle nationale et régionale.
Le gouvernement fédéral canadien a récemment annoncé son intention d’instaurer une obligation de divulgation liée au climat pour les grandes entreprises, y compris celles du secteur audiovisuel. Cette obligation s’alignera sur les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), un standard international reconnu pour la communication d’informations financières liées au climat.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre plus large de la stratégie climatique du Canada, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’industrie audiovisuelle, connue pour sa consommation énergétique importante (transports, éclairages, décors, post-production), est particulièrement concernée par ces évolutions.
L'initiative de Téléfilm Canada sur l'empreinte carbone 🌱
En attendant une réglementation nationale complète, Téléfilm Canada, l’une des principales institutions de financement du cinéma canadien, a pris les devants en instaurant ses propres exigences environnementales.
Depuis 2023, Téléfilm Canada a élargi l’exigence de rapport sur l’empreinte carbone à toutes les productions financées dont le budget dépasse 500 000 dollars canadiens (à l’exclusion des demandes de post-production). Cette mesure représente une avancée significative pour l’industrie, car elle oblige de nombreux producteurs à mesurer et à documenter l’impact environnemental de leurs projets.
🤔 Qu’est-ce qu’on en pense ?
C’est une avancée importante ! Cette initiative de Téléfilm Canada marque un tournant dans l’industrie audiovisuelle canadienne, en plaçant la durabilité au cœur des processus de production.
Les bénéfices concrets d’une stratégie de développement durable dans le sport 👌
Pour se conformer à cette exigence, les productions doivent recourir à des outils de calcul d’empreinte carbone conçus pour les spécificités du secteur audiovisuel. Ces outils permettent de suivre et de quantifier précisément les émissions générées par un tournage, poste par poste.
C’est par exemple le cas de GreenPro, la solution développée par TheGreenShot, qui facilite la collecte des données sur le terrain et la production de bilans carbone conformes aux attentes réglementaires.
Les standards TCFD et ISSB, nouveaux cadres de référence ⚖️
Les standards développés par la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) et l’International Sustainability Standards Board (ISSB) deviennent progressivement la référence au Canada pour la divulgation d’informations liées au climat.
Ces cadres exigent des entreprises qu’elles communiquent sur :
- Leur gouvernance en matière de risques et opportunités climatiques
- L’impact réel et potentiel des risques climatiques sur leurs activités
- Les processus utilisés pour identifier et gérer ces risques
- Les indicateurs et objectifs utilisés pour évaluer ces risques
Pour les productions audiovisuelles canadiennes, cela signifie qu’il faudra de plus en plus intégrer ces considérations dans la planification des projets, la gestion de la production et la communication avec les parties prenantes.
La pression des investisseurs pour des données ESG fiables 📊
Au-delà des exigences réglementaires, les investisseurs exercent une pression croissante sur les entreprises du secteur audiovisuel pour obtenir des données ESG (Environnement, Social, Gouvernance) fiables et comparables.
Les grands fonds d’investissement canadiens, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec ou l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada, intègrent désormais systématiquement les critères ESG dans leurs décisions d’investissement. Cette tendance pousse les producteurs et diffuseurs à améliorer leur performance environnementale et à publier des données transparentes sur leur empreinte carbone.
🤔 Qu’est-ce qu’on en pense ?
C’est une avancée importante ! Cette initiative de Téléfilm Canada marque un tournant dans l’industrie audiovisuelle canadienne, en plaçant la durabilité au cœur des processus de production.
Comment se préparer aux futures obligations ? ⏳
Face à l’évolution du paysage réglementaire canadien, les entreprises audiovisuelles ont tout intérêt à anticiper les futures obligations en matière de durabilité. Voici quelques recommandations pratiques :
- Mesurer systématiquement l’empreinte carbone de chaque production
- Former les équipes aux enjeux environnementaux et aux pratiques d’éco-production
- Adopter des outils de reporting standardisés compatibles avec les exigences TCFD/ISSB
- Intégrer des objectifs de réduction d’émissions dans la planification des productions
- Documenter les bonnes pratiques mises en œuvre et leurs résultats
Les producteurs qui adoptent dès maintenant ces mesures proactives seront mieux positionnés lorsque les obligations deviendront plus strictes.
En résumé
La tendance est clairement à un renforcement des obligations en matière de durabilité. L’initiative de Téléfilm Canada concernant les rapports d’empreinte carbone, les futures obligations de divulgation climatique alignées sur les standards TCFD/ISSB, et la pression croissante des investisseurs pour des données ESG fiables transforment progressivement le paysage de la production audiovisuelle canadienne.
Les producteurs ont tout intérêt à anticiper ces évolutions en intégrant dès maintenant la mesure et la réduction de leur empreinte carbone dans leurs processus. Ceux qui prendront de l’avance sur ces questions ne se contenteront pas de respecter les futures obligations, ils pourront également bénéficier d’avantages concurrentiels en termes d’accès au financement et de réputation auprès des parties prenantes.
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