La musique adoucit les mœurs, mais quel est son impact sur notre planète ? L’industrie musicale, comme tout secteur économique, génère une empreinte carbone significative. Des studios d’enregistrement aux scènes de concert, en passant par la production de supports physiques et le streaming, chaque maillon de la chaîne contribue aux émissions de gaz à effet de serre.
Cet article explore l’impact environnemental de l’industrie musicale et les solutions innovantes qui émergent pour transformer ce secteur culturel essentiel en un modèle de durabilité.
Table des matières
L'empreinte carbone de l'industrie musicale 🎵
Chaque année au Royaume-Uni, l’industrie musicale serait responsable de plus de 400 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre. Les festivals, en particulier, concentrent plusieurs sources d’impact : production massive de déchets non recyclables, usage intensif de plastique, et logistique lourde liée aux déplacements du public, des artistes et des équipes.
Les concerts et tournées représentent de loin la plus grande part de l’empreinte carbone de l’industrie musicale. Une tournée internationale d’un artiste majeur peut générer plusieurs milliers de tonnes de CO2, principalement en raison :
✈️ Du transport des artistes et festivaliers
🚗 De la consommation de repas et boissons
🔌 De la consommation d’énergie
🗑️ De la production de déchets
Les initiatives engagées du secteur musical 🌱
Côté festivals
Face à une prise de conscience croissante des enjeux climatiques, l’industrie musicale voit émerger de nombreuses initiatives pour réduire son impact environnemental — et les festivals sont en première ligne de cette transformation.
En tant qu’événements temporaires rassemblant des milliers de personnes, les festivals concentrent des sources d’émissions majeures. C’est donc tout naturellement qu’ils deviennent des terrains d’expérimentation pour des solutions plus durables. Mobilité douce, scénographie écoresponsable, alimentation locale, tri renforcé, énergie renouvelable : de nombreux organisateurs s’engagent désormais à revoir leurs pratiques pour limiter leur empreinte écologique, sans sacrifier l’expérience artistique.
Le festival We Love Green, en France, est souvent cité comme une référence en matière d’événement musical durable. Alimenté à 100 % par des énergies renouvelables – notamment grâce à l’utilisation de panneaux solaires et de groupes électrogènes fonctionnant à l’huile végétale recyclée – il met également en place une gestion exemplaire des déchets, avec un tri permettant jusqu’à 85 % de valorisation.
Côté restauration, l’engagement est tout aussi fort : tous les stands proposent des produits bio, locaux et de saison, avec une attention particulière portée à la réduction de l’impact carbone des menus.
Côté artistes
De plus en plus d’artistes mettent leur notoriété au service de la cause environnementale, en utilisant leur visibilité pour sensibiliser leur public aux enjeux climatiques. Cette prise de position ne se limite plus à quelques messages sur scène ou sur les réseaux sociaux : certains vont plus loin en adoptant des pratiques concrètes, comme la réduction du nombre de dates en avion, l’utilisation de scénographies écoresponsables, ou encore la compensation de leurs tournées.
En transformant leurs habitudes professionnelles, ils montrent que le changement est possible, même dans un secteur aussi exigeant que celui du spectacle vivant.
Billie Eilish fait partie des artistes qui intègrent l’écologie au cœur de leurs tournées. Pour sa tournée mondiale Happier Than Ever, elle a mis en place plusieurs initiatives concrètes : interdiction des pailles en plastique, installation de stations de remplissage d’eau gratuites, vente de produits dérivés éco-conçus… Elle va même plus loin en proposant, avant chaque concert, des “villages écologiques” pour sensibiliser son public aux enjeux climatiques. Une manière assumée de montrer que la musique peut aussi rimer avec engagement.
Côté labels
Les maisons de disques commencent elles aussi à intégrer des préoccupations environnementales dans leur fonctionnement. Réduction des déchets, emballages éco-conçus, compensation carbone ou encore politiques internes de sobriété : les initiatives se multiplient, poussées par une pression croissante des artistes, du public et des institutions.
Le label britannique Ninja Tune fait figure de précurseur en la matière. Il a mis en place une politique d’emballages sans plastique pour ses vinyles et s’engage à compenser l’ensemble de ses émissions carbone. Une démarche volontaire qui montre qu’il est possible d’allier création musicale et responsabilité écologique.
Les bonnes pratiques de l’industrie à retenir 👍
Vous l’aurez compris, de nombreux acteurs de l’industrie musicale — festivals, artistes ou maisons de disques — expérimentent des solutions concrètes pour réduire leur empreinte. Si les approches varient selon les moyens et les contextes, certaines initiatives font aujourd’hui consensus et peuvent servir de repères pour imaginer une filière plus durable.
Voici un aperçu des bonnes pratiques déjà mises en œuvre et facilement transposables :
🚲 Mobilité douce
Navettes gratuites depuis les gares
Incitations au covoiturage (parkings prioritaires, tarifs réduits)
Aménagements cyclables et parking vélos sécurisé
Compensation carbone des déplacements
🌞 Énergie propre
Générateurs hybrides ou fonctionnant aux biocarburants
Installations solaires temporaires
Éclairages LED basse consommation
Scènes alimentées partiellement en énergies renouvelables
♻️ Ressources optimisées
Tri sélectif obligatoire et visible
Gobelets réutilisables consignés
Interdiction des plastiques à usage unique
Compostage des déchets organiques
Une dynamique désormais collective avec Music x Climate
Alors que de nombreuses actions naissent sur le terrain, des initiatives globales commencent à structurer la transition écologique du secteur musical. C’est le cas de Music x Climate, un projet international qui pose les bases d’un changement à grande échelle.
Lancée par Spin Ventures et pilotée par The House of Circularity, l’initiative Music x Climate vise à transformer l’industrie musicale en réduisant son empreinte carbone tout en intégrant des modèles économiques durables. Cette démarche collaborative réunit labels, artistes, organisateurs d’événements et innovateurs pour identifier et mettre en œuvre des solutions concrètes : optimisation de la logistique, utilisation de matériaux biosourcés pour le merchandising, ou encore adoption d’énergies renouvelables pour les concerts et festivals.
Parmi les partenaires clés, nous sommes fiers de jouer un rôle central. Cette collaboration met à disposition nos solutions technologiques permettant de mesurer en temps réel l’empreinte carbone des événements, de suivre les progrès et d’identifier des leviers d’action. L’objectif : faciliter une transition vers des pratiques plus responsables, en combinant innovation et économie circulaire.
En bref
L’industrie musicale se trouve à un tournant crucial face aux défis environnementaux. Si son impact environnemental est significatif, les initiatives innovantes qui émergent montrent qu’une transformation profonde est possible. Des concerts alimentés en énergies renouvelables aux festivals zéro déchet, en passant par des artistes engagés et des labels repensant leur modèle économique, le secteur musical développe des solutions créatives qui pourraient inspirer d’autres industries.
La musique a toujours eu le pouvoir de rassembler et d’inspirer. Aujourd’hui, elle a également le potentiel de montrer la voie vers une économie culturelle durable et régénérative. En repensant la façon dont nous produisons, distribuons et consommons la musique, nous pouvons préserver à la fois notre patrimoine culturel et l’environnement qui nous permet d’en profiter.
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